 |
Le Sirop d'érable
Histoire et fabrication
|
Le temps des sucres n'est pas une invention de nos grands-pères. Ce sont les Amérindiens qui ont montré aux premiers colons comment entailler les érables.
Lorsqu'on entend le retour des corneilles migratrices, les Amérindiens quittent leurs villages et chaque famille va camper dans les érablières. C'est aux femmes que reviennent les tâches de la récolte alors que les hommes vont chasser et s'occupent de pourvoir les marmites.
Au mois de mars ou avril selon les ans, les femmes amérindiennes entaillent les érables quand les arbres ont encore les pieds chaussés de neige. Cette opération consiste à pratiquer un trou dans le tronc de l'arbre à 1 mètre ou 2 du sol et d'y insérer une goutterelle, une sorte de petit tuyau qui permettra à la sève de s'égoutter dans le récipient d'écorce accroché en-dessous. Chaque famille possède 1 200 à 1 500 érables et chaque récipient doit être régulièrement inspecté car la couleur et la propreté du sirop dépend de la blancheur et de la propreté des récipients.
Puis vient la récolte et la cuisson. Elles font bouillir la sève et il faut plusieurs ébullitions successives et longues pour obtenir le degré de densité désiré. Plus le sirop est foncé plus son goût est concentré par une plus longue ébullition.
Pour produire abondamment, l'érable exige un printemps long, bien enneigé et ensoleillé.
Le sucre du Pays
On continue tout simplement la cuisson; le sirop s'épaissit et présente une substance granuleuse qu'on travaille avec une grande palette de bois. Les Amérindiens en préparaient en quantités prodigieuses qu'ils conservaient pendant toute l'année pour assaisonner les aliments.
La tire sur la neige
Les Amérindiens l'appelaient le "sucre de cire". Il suffit de verser le sirop d'érable bouillant sur la neige. Il se coagule sous la forme d'une pâte souple. À l'aide d'un bâton ou d'une spatule de bois, on l'enroule et on le déguste immédiatement. Une vraie gourmandise.
Propriétés médicinales
Les Amérindiennes emploient le sirop comme médicament pour les bronches, surtout dans les chauds-froids du printemps.
Ses propriétés caloriques et nutritives sont indéniables et .
"Quand la grande famine les presse, ils mangent des raclures ou des écorces d'un certain arbre qu'ils nomment "Michtan", lesquels ils fendent au printemps pour en tirer un suc doux comme du miel …";
raconte le père le Jeune dans sa Relation de ce qui s'est passé en la Nouvelle France sur le Grand Fleuve de St-Laurent en l'an 1634